Lors de la 3e édition du Forum Battery Metals à Kolwezi, Enabel a mis l’accent sur la formation professionnelle axée sur la demande pour favoriser l’insertion durable des jeunes et des femmes dans les filières porteuses. Son programme, développé avec l’ONUDI, vise à transformer les ressources humaines locales en atout pour l’industrialisation régionale.
Un forum de convergence pour les acteurs du secteur
La troisième édition du Forum Battery Metals, organisée à Kolwezi, a rassemblé une trentaine d’institutions au sein de la zone d’exposition de Kampi ya Boma. Parmi les exposants figuraient la Cominière SA (Manono), le Conseil congolais de la batterie, Enabel et de nombreux autres acteurs publics et privés qui ont présenté leurs projets et savoir faire.
Enabel : catalyseur de l’éducation et de l’emploi
Enabel s’est distinguée par la promotion d’une insertion professionnelle durable des jeunes et des femmes dans les provinces du Lualaba, du Haut Katanga et à Kinshasa. L’agence met en avant une approche de formation dite « axée sur la demande », privilégiant des formations techniques courtes considérées comme un levier stratégique pour renforcer l’employabilité locale et répondre aux besoins des filières liées aux batteries et aux industries connexes.
Le programme « Unis pour l’Éducation et l’Emploi »
Présenté en partenariat avec l’ONUDI (Organisation des Nations unies pour le développement industriel), avec le financement de l’Union européenne, le programme cible les jeunes âgés de 18 à 35 ans. Il prévoit une répartition genrée différenciée : environ 50 % de femmes bénéficiaires à Kinshasa et dans le Haut Katanga, et 30 % dans le Lualaba. L’objectif est d’articuler formation, appui à l’emploi et accompagnement vers des postes qualifiés ou des emplois décents dans les secteurs identifiés.
Résultats attendus
– L’accès des jeunes à des formations professionnelles, fondées sur les opportunités réelles d’emplois dans les secteurs visés, est amélioré.
-La qualité de l’offre de formation professionnelle est en adéquation avec les besoins des entreprises prospectées.
-L’insertion professionnelle est jeunes est augmentée dans les secteurs visés via l’emploi salarié.
– La gouvernance de la formation professionnelle est renforcée au niveau provincial, et nourrit la mise en œuvre de la stratégie nationale
Principaux défis identifiés
– Coordination interinstitutionnelle : renforcer les synergies entre les ministères concernés et les acteurs de l’enseignement technique et de la formation professionnelle (ETFP).
– Articulation avec le secteur privé : établir des ponts solides avec les entreprises pour identifier les compétences requises, améliorer l’adéquation formation emploi et promouvoir des emplois décents.
– Durabilité financière : garantir la pérennité des dispositifs via des modèles économiques viables et autonomes.
Proposition constructive
L’approche d’Enabel est pertinente et ambitieuse. Pour gagner en efficacité et en crédibilité, le programme gagnerait à : promouvoir un déploiement plus équilibré entre provinces, renforcer l’inclusion féminine par des mesures ciblées (bourses, accompagnement parental, apprentissages adaptés) et instaurer un dispositif de suivi évaluation rigoureux, fondé sur des indicateurs clairs (taux d’emploi, qualité des emplois, salaires, durée de maintien en emploi).
Au delà des discours, la réussite de la transformation éducative et professionnelle en RDC dépendra de la capacité des acteurs, institutions, entreprises et bailleurs, à concrétiser des parcours de formation reliés à des emplois réels et durables. Le pari d’Enabel est double : créer des compétences locales pour soutenir l’industrialisation et veiller à ce que cette montée en compétence profite durablement aux jeunes et aux femmes congolaise(s).
Trésor Kasamba