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Lutte contre le blanchiment de capitaux : Renforcement des capacités des EPNFD au Haut-Katanga par la CENAREF

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Du 6 au 10 août 2025, Lubumbashi a accueilli un atelier majeur consacré à la mise en œuvre des obligations en matière de Lutte contre le Blanchiment de Capitaux et le Financement du Terrorisme et de la Prolifération (LBC/FTP). Organisé par la Cellule Nationale des Renseignements Financiers (CENAREF) et appuyé par la coopération allemande (GIZ: Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit) dans le cadre du projet LuCoFFI, cet atelier visait à renforcer les capacités des Entreprises et Professions Non Financières Désignées (EPNFD) afin d’améliorer la détection et la prévention des flux financiers illicites au Haut Katanga.

Contexte et objectifs

Du 6 au 10 août 2025, la ville de Lubumbashi a servi de cadre à une session de sensibilisation et de formation destinée aux acteurs concernés par la LBC/FTP. L’action s’inscrit dans le Projet LuCoFFI (Lutte Contre les Flux Financiers Illicites) et a pour objectifs de :

• renforcer la capacité opérationnelle des EPNFD à identifier et signaler les opérations suspectes ;

• diffuser des outils pratiques et numériques facilitant la conformité ;

• contribuer à la consolidation du dispositif national pour sortir de la liste grise du GAFI.

Participants et sensibilisation

L’atelier a réuni des représentants de plusieurs catégories d’EPNFD : avocats, notaires, experts comptables, agents immobiliers, casinos, négociants en pierres et métaux précieux, entre autres. Ces professionnels, en première ligne, ont été sensibilisés à leur rôle central dans la prévention du blanchiment des capitaux et du financement du terrorisme, ainsi qu’aux obligations légales et déontologiques qui en découlent.

Outils présentés

Trois instruments clés ont été introduits et expliqués pendant l’atelier :

• Les lignes directrices générales et sectorielles : guides pratiques clarifiant les textes en vigueur et orientant les professionnels sur leurs obligations de vigilance, d’analyse et de déclaration;avec deux formateur M. Andy SONGOLANI et M. Rémy-Fiston KABWA, tous deux Chefs de division à la CENAREF, ont ouvert la session en insistant sur l’importance des lignes directrices générales et sectorielles. Ils ont souligné que ces lignes constituent un cadre de référence essentiel pour toutes les parties prenantes impliquées dans la LBC/FT. Selon eux, « l’application rigoureuse des lignes directrices permet de garantir une meilleure coordination des efforts au niveau national et sectoriel. »

• Le Questionnaire de Lutte contre le Blanchiment (QLB) : M.Christian MABIALA est intervenu en mettant un accent particulier sur le rôle des institutions financières et non financières dans le signalement des transactions suspectes. Il a rappelé que « la vigilance permanente à l’égard de la clientèle, notamment à travers la connaissance du client , constitue la première ligne de défense contre le blanchiment de capitaux. »

• La plate-forme numérique HATARI : solution de transmission électronique, rapide et sécurisée des informations à la CENAREF d’où M. Lafontaine MATOKA a présenté la plateforme HATARI, un outil numérique mis en place pour faciliter la collecte, l’analyse et le traitement des données relatives aux opérations suspectes.

Responsabilités des professionnels

La session a insisté sur la double responsabilité — légale et morale — des acteurs du droit et de la comptabilité. Leur implication active est présentée comme indispensable pour :

• détecter précocement les signaux faibles d’opérations suspectes ;

• garantir la qualité des déclarations ;

• préserver la crédibilité du système financier national.

Les formateurs ont également insisté sur la nécessité d’instaurer des procédures internes robustes et une culture de conformité au sein des structures, en particulier dans les secteurs à haut risque comme le secteur minier.

Engagement des partenaires

Par cette initiative, la CENAREF et la GIZ, via le projet LuCoFFI, réaffirment leur engagement à accompagner les EPNFD dans l’amélioration continue de leurs mécanismes de conformité. L’appui technique et la mise à disposition d’outils pratiques visent à aligner la RDC sur les standards internationaux et à renforcer la coopération entre acteurs publics et privés.

À Lubumbashi, l’atelier LuCoFFI n’était pas seulement une transmission d’outils : il a posé une pierre supplémentaire vers une gouvernance financière transparente. En outillant les EPNFD et en consolidant leur responsabilité, la RDC affirme sa détermination à lutter contre les flux financiers illicites et à bâtir un système financier plus sûr, facteur essentiel de développement économique durable.

Yoland Malangu

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