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Nouvelle loi sur la circulation des motos à Kinshasa : quelle application des restrictions du maire Patrick Kafwimbi à Lubumbashi ?

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Annoncée à l’Assemblée nationale, une réforme du Code de la route visant notamment les mototaxis doit d’abord entrer en vigueur à Kinshasa. À Lubumbashi, les restrictions municipales, décidées pour renforcer la sécurité, sont déjà appliquées sur le terrain. Reportage et réactions des acteurs locaux.

Lors d’une séance plénière récente, l’Assemblée nationale a annoncé l’adoption imminente d’une loi destinée à réorganiser le Code de la route et à réduire le nombre d’accidents, en particulier à Kinshasa. Parmi les mesures envisagées figurent l’interdiction de conduire en état d’ivresse, la limitation du nombre de passagers sur une moto, la réduction des vitesses, ainsi que l’obligation du port du casque et du gilet de sécurité.

Le lundi 3 novembre 2025, la rédaction de Mines Industries Magazine a rencontré M. Berlin Tshitenga, chef des motards de Lubumbashi, pour mesurer l’impact des restrictions décidées par la mairie sous l’impulsion du maire adjoint a.i, Patrick Kafwimbi qui interdisent l’accès de certaines artères du centre ville aux motos, et recueillir son avis sur la future loi nationale.

« Les motards se sont conformés à la décision de la mairie », explique M. Tshitenga. « Depuis l’entrée en vigueur de la mesure, la circulation des motos a clairement diminué sur les artères concernées. »

Pour autant, sur le plan de l’équipement individuel, la situation reste préoccupante : « Le port du casque et du gilet n’est pas encore généralisé. Il n’y a pas suffisamment de casques en ville pour équiper tous les motards : nous sommes très nombreux. »

Il déplore aussi le retrait progressif des protections fournies par les vendeurs de motos : « Avant, certains concessionnaires remettaient l’équipement de protection avec la vente. Aujourd’hui, ce n’est plus systématique. »

Sur l’avenue Mama Yemo, Éric Kasongo, motard, nuance l’observation : « Au début, nous respections l’interdiction d’entrer dans certaines artères du centre ville, mais la plupart de nos clients se trouvent précisément dans ces avenues. Il est devenu difficile de continuer à l’appliquer strictement. »

À propos des équipements fournis après la vente, il constate des pratiques hétérogènes : « Cela dépend des magasins. Certains joignent l’équipement au véhicule, d’autres non. C’est pour cela que beaucoup de motards ne portent pas de casque ou de gilet. Pourtant, ces protections sont essentielles pour la sécurité des conducteurs et des passagers. Il faudrait qu’une entreprise locale fournisse ces outils à prix abordable, afin que nous puissions nous équiper et mieux respecter le Code de la route. »

La nouvelle loi, qui sera d’abord mise en œuvre à Kinshasa, devrait être étendue progressivement aux autres provinces, dont le Haut Katanga. Son application effective exigera non seulement un encadrement rigoureux des autorités mais aussi une prise de conscience collective des conducteurs, des vendeurs et des autorités municipales. La fourniture d’équipements abordables, la sensibilisation des usagers et le renforcement des contrôles sont autant de leviers nécessaires pour améliorer durablement la sécurité routière.

À Lubumbashi, l’application des restrictions municipales illustre la complexité d’un changement réglementaire : conformité apparente d’un côté, obstacles pratiques de l’autre. Si la nouvelle loi nationale se veut ambitieuse, sa réussite dépendra de la capacité des pouvoirs publics à associer réglementation, accompagnement matériel et politiques de sensibilisation, et du rôle que voudront jouer, sur le terrain, vendeurs et motards eux mêmes.

Yoland Malangu

 

 

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