La rupture d’un bassin de rétention de la société CDM a inondé d’eaux polluées le marché Moïse et les quartiers voisins de la commune Annexe, mardi 4 novembre 2025. En moins de 24 heures, le gouvernement provincial est intervenu : suspension des activités, mesures d’endiguement, prélèvements pour analyses et promesse d’une évaluation environnementale complète.

Une rupture de la géomembrane du bassin principal de rétention de la société CDM a provoqué, le mardi 4 novembre 2025, le déversement d’un volume important d’électrolyte vers le quartier Kasapa, paralysant notamment les activités du marché Moïse. Selon un technicien de l’entreprise, une erreur de manipulation lors d’une opération d’exploitation serait à l’origine de la déchirure.
Mines : la société CDM confrontée au mécontentement des populations locales
Le mercredi 5 novembre 2025, le gouverneur par intérim du Haut Katanga, Martin Kazembe Shula, s’est rendu sur place accompagné de membres du Conseil provincial de sécurité, dont le ministre provincial des Mines, le maire par intérim de Lubumbashi, la bourgmestre de la commune Annexe et les responsables provinciaux de l’Environnement. Le gouverneur a exigé l’arrêt immédiat des activités de CDM le temps de maîtriser la fuite et de sécuriser le site.
Mesures d’urgence déployées
Sous la coordination des autorités provinciales et des équipes techniques de l’entreprise, plusieurs actions ont été engagées pour contenir la pollution et protéger les populations :
• mise en place d’une barrière chimique à base de chaux pour neutraliser l’acidité des eaux ;
• creusement d’une fosse de récupération et installation d’une pompe pour rediriger les eaux vers un ancien bassin de stockage ;
• renforcement et colmatage de la géomembrane défaillante et consolidation des murs du bassin au point de rupture ;
• prélèvement d’échantillons d’eau pour analyses en laboratoire (analyses physico chimiques et toxicologiques) afin d’évaluer l’ampleur des risques pour l’environnement et la santé publique.
Les autorités provinciales affirment que, grâce à cette intervention rapide, la propagation de la contamination a pu être contenue et le point de rupture colmaté. Des équipes de surveillance restent toutefois mobilisées pour vérifier l’efficacité des mesures et empêcher toute reprise de fuite.
Impact sanitaire et environnemental-prochaines étapes
Les analyses en cours doivent préciser la nature exacte des polluants, leur concentration et leur impact potentiel sur les sols, les nappes phréatiques et la santé des riverains. Le gouvernement provincial a annoncé les étapes à venir :
• évaluation environnementale approfondie du site ;
• identification et prise en charge des personnes affectées ;
• lancement d’un plan de décontamination et d’assainissement ;
• ouverture d’une procédure d’enquête pour déterminer les responsabilités et envisager des sanctions, le cas échéant ;
• mesures d’indemnisation pour les victimes et les commerçants affectés.
Réaffirmation du cadre réglementaire et promesse de sanctions
Le gouverneur Martin Kazembe Shula a réaffirmé la volonté du gouvernement provincial de faire respecter strictement les normes de sécurité dans le secteur minier. Il a annoncé que des sanctions sévères seraient envisagées contre toute entreprise reconnue responsable d’une négligence ayant des conséquences environnementales ou sanitaires. Source : Presse Gouvernorat du Haut Katanga
Appel à la transparence et à l’audit indépendant
Face à la gravité des faits et à l’inquiétude des populations, ONG et organisations locales réclament la transparence des résultats d’analyses et la conduite d’un audit indépendant des installations de CDM. Les riverains et commerçants du marché Moïse demandent, par ailleurs, des mesures d’accompagnement immédiates (aide alimentaire, soins, soutien économique) tant que la situation demeurera incertaine.
L’intervention rapide du gouvernement provincial a permis de limiter l’extension visible de la pollution, mais la priorité demeure désormais d’établir la nature exacte des risques et d’assurer une réparation durable : décontamination, suivi sanitaire des populations exposées, indemnisation et remise aux normes des installations minières. Dans un territoire où l’activité extractive est omniprésente, cet incident rappelle l’urgence d’un contrôle rigoureux et d’une gouvernance transparente pour prévenir de nouvelles catastrophes.
Yoland Malangu









