Lors de la première édition du Battery Metals Forum DRC à Kolwezi, le 29 septembre 2025, une table ronde a réuni responsables publics et experts du secteur minier et énergétique. Au cœur des débats : la nécessité d’investir massivement dans les infrastructures et d’améliorer la gouvernance pour transformer les minerais congolais en véritable moteur d’industrialisation et de transition énergétique.
Infrastructures : condition sine qua non de l’essor industriel
Un panel consacré à « Les investissements dans les infrastructures, un levier essentiel du progrès » s’est tenu lundi 29 septembre à Kolwezi. Y ont pris la parole Célestin Kibeya, directeur général de la Cominière RDC, Jean Jacques Kayembe, coordinateur national de l’ITIE RDC, et Dieudonné Been Masudi, consultant en charge du programme de transition énergétique pour Afrewatch RDC. Tous trois ont mis en avant l’urgence d’améliorer les infrastructures routières et logistiques pour faciliter la mise en œuvre des grands projets miniers et énergétiques en République démocratique du Congo.
Transformer les ressources, bâtir une industrie compétitive
Pour bâtir une industrie durable et compétitive, Célestin Kibeya a insisté sur la nécessité de passer de l’exportation brute à la transformation locale des ressources naturelles. « On ne peut pas développer un projet sans infrastructures adéquates, routes, ronds points, ponts, qui sont des éléments clés de la réussite des grands projets en RDC. Les pouvoirs publics doivent adopter une politique résolue de développement des infrastructures», a t il déclaré. Selon lui, ces investissements réduiraient les coûts logistiques, faciliteraient l’accès aux sites et rendraient les projets plus attractifs pour les investisseurs.
Une transition énergétique aux multiples défis
Dieudonné Been Masudi a rappelé que la transition énergétique en RDC est un enjeu multidimensionnel, économique, politique, social, juridique et environnemental, qui exige une approche globale et coordonnée. « En améliorant les routes, la gouvernance et la transparence, le pays pourra attirer les financements indispensables et réussir sa transition énergétique. Seule une synergie claire entre secteur public et secteur privé permettra de relever ces défis et de bâtir une industrie minière compétitive, durable et intégrée à l’économie mondiale », a t il souligné.
Gouvernance et cadre d’investissement : conditions d’attraction des capitaux
Jean Jacques Kayembe a insisté sur l’importance d’un cadre institutionnel transparent pour attirer les financements étrangers dans les secteurs des hydrocarbures et des infrastructures. « Il faut instaurer un environnement propice à l’investissement afin que les opérateurs financiers aient confiance et que le pays puisse avancer », a t il déclaré. Il a ajouté qu’il est impossible d’envisager le développement industriel sans une énergie fiable : « C’est une priorité pour l’État congolais de trouver une solution durable pour la Société nationale d’électricité, principal distributeur d’énergie en RDC. »
Vers des recommandations opérationnelles
Les interventions ont convergé vers des recommandations pragmatiques : prioriser la réhabilitation des corridors routiers desservant les zones minières ; développer des zones industrielles et logistiques dédiées à la transformation des métaux pour batteries ; renforcer la transparence des procédures et le suivi des retombées locales ; et élaborer un plan énergétique ciblé garantissant une alimentation stable pour les unités industrielles.
La table ronde du Battery Metals Forum DRC a mis en lumière une évidence stratégique : la RDC dispose des ressources et des atouts pour devenir un acteur majeur de la chaîne mondiale des batteries. Mais la transformation de ce potentiel en développement concret dépendra d’investissements publics soutenus, d’une énergie fiable et d’une gouvernance digne de confiance, autant de chantiers urgents pour que les richesses minières profitent durablement au pays et à ses populations.
Yoland Malangu
