Invité de Top Congo FM le 29 septembre 2025, le ministre des Finances, Doudou Fwamba Likunde, a présenté les grandes lignes du projet de budget 2026 : 20,3 milliards de dollars américains. Un objectif élevé, conditionné au respect strict du plan de trésorerie et à l’absence de chocs externes majeurs, qui s’inscrit dans la feuille de route économique portée par le président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo.
Lors de son intervention, Doudou Fwamba a confirmé que le gouvernement table sur un budget de 20,3 milliards de dollars pour l’exercice 2026. Il a précisé que cette prévision reste conditionnée par le strict respect du Plan de Trésorerie national et dépend de l’absence de perturbations externes importantes.
Le ministre a insisté sur le caractère réaliste de l’estimation, tout en rappelant la nécessité d’une gestion rigoureuse des ressources publiques pour atteindre les objectifs fixés.
L’appui du FMI et la stratégie de mobilisation des ressources
Interrogé sur les leviers de financement, Doudou Fwamba a attribué une part importante de la mobilisation attendue à deux nouveaux programmes conclus avec le Fonds monétaire international (FMI). Selon lui, ces accords renforcent la crédibilité macroéconomique du pays et soutiennent la vision économique définie par la présidence.
La coopération avec le FMI est, d’après le ministre, un facteur central pour restaurer la confiance des partenaires et sécuriser les flux financiers nécessaires à l’exécution du budget.
Politique monétaire : maintien du régime de change flottant
Sur le plan monétaire, le ministre a rappelé que la République démocratique du Congo applique un régime de change flottant. La détermination du taux de change relève exclusivement de la Banque centrale du Congo (BCC), a t il souligné.
Cette précision intervient alors que le franc congolais connaît de fortes fluctuations, suscitant des inquiétudes dans les milieux d’affaires. Doudou Fwamba a appelé à la vigilance et à la coordination entre les autorités monétaires et fiscales pour limiter la volatilité excessive.
Relance de l’investissement national et effets sur l’emploi
Le ministre a mis en avant les progrès réalisés en matière d’investissement interne depuis son entrée en fonction : les flux d’investissement domestique sont passés d’environ 360 millions à plus de 700 millions de dollars. Il a attribué cette progression à une reconquête progressive de la confiance des opérateurs nationaux.
Doudou Fwamba a estimé que ce regain d’investissement contribue déjà à dynamiser le marché de l’emploi et restera un vecteur clé de la relance économique si les réformes se poursuivent.
Développement rural : un programme géospatial pour les routes de desserte agricole
Parmi les mesures annoncées figure la mise en œuvre d’un programme d’aménagement géospatial visant en priorité les routes de desserte agricole. Selon le ministre, ce projet doit faciliter l’écoulement des productions des zones rurales vers les centres urbains et générer des externalités positives pour l’économie locale (réduction des pertes post récolte, baisse des coûts logistiques, amélioration des revenus agricoles).
Le budget 2026, ambitieux par son montant et porteur d’attentes en matière de relance, repose sur un jeu d’équilibres fragiles : respect du plan de trésorerie, stabilité monétaire et poursuite des réformes structurelles. Si les partenariats internationaux, notamment avec le FMI, et la mobilisation de l’investissement national se confirment, la RDC pourrait effectivement transformer ce programme financier en impulsion durable pour l’emploi, l’industrie et le développement rural. Dans le cas contraire, l’exécution budgétaire devra faire preuve d’une rigueur accrue pour éviter tout risque de déséquilibre.
Trésor Kasamba
