Selon le rapport 2024 consulté par Mines et Industries Magazine le 2 décembre 2025, la production totale en « métaux nouveaux » de la Gécamines s’est élevée à 11 186 tonnes de cuivre et 9,6 tonnes de cobalt. Si le cuivre progresse fortement par rapport à 2023, la production de cobalt chute de 69 % ; l’écart avec les objectifs est attribué à des problèmes d’approvisionnement, à l’état des usines et aux difficultés avec les sous traitants.
La Générale des carrières et des mines (Gécamines) a produit, en 2024, 11 186 tonnes de cuivre et 9,6 tonnes de cobalt en « métaux nouveaux », contre 8 139 tonnes de cuivre et 31,2 tonnes de cobalt en 2023, soit une hausse d’environ 37 % pour le cuivre et une baisse de 69 % pour le cobalt, selon le rapport..
Détail de la production « Mine Production » Le rapport distingue la production « Mine Production » de la Gécamines SA (avec sa filiale STL, Société congolaise pour le traitement du terril de Lubumbashi). Pour la seule « Mine Production », la Gécamines a déclaré 8 065 tonnes de cuivre et zéro tonne de cobalt en 2024, contre 6 103 tonnes de cuivre et zéro tonne de cobalt en 2023, soit une progression d’environ 32 % pour le cuivre.
Par rapport au programme cadre annuel, qui prévoyait 12 544 tonnes de cuivre et 7 tonnes de cobalt en « Mine Production », le taux de réalisation s’est établi à 64 % pour le cuivre et 0 % pour le cobalt.
Origine des quantités produites
La production totale en métaux nouveaux de 2024 se répartit ainsi :
• 696 tonnes de cuivre issues des usines Gécamines de Shituru (Likasi) ;
• 8 314 tonnes de cuivre et 9,6 tonnes de cobalt provenant du traitement à façon (TAF) chez les partenaires (total TAF réparti comme suit : 1 439 t de cuivre et 9,6 t de cobalt pour MIKAS ; 5 992 t de cuivre pour HUACHIN ; 883 t de cuivre pour GOLCOP) ;
• 2 176 tonnes de cuivre issues des contrats de partage de production (1 426 t pour EPSILON ; 750 t pour MCC).
Au regard de l’objectif annuel en métaux nouveaux (12 544 tonnes de cuivre et 11,1 tonnes de cobalt), la réalisation a atteint 89 % pour le cuivre et 86 % pour le cobalt.
Sous traitance et chaîne d’approvisionnement
Le rapport signale que plusieurs activités d’extraction ont été confiées en sous traitance, notamment aux entreprises ROMA et GRAND LAC pour la mine de Kamfundwa, et à GOLCOP pour une autre mine (le nom de la mine figure de façon incomplète dans le document consulté). La production des usines de Shituru a été alimentée en amont par le concentrateur gravimétrique de Kamfundwa (Kambove), tandis qu’une part significative des métaux a été obtenue par TAF chez MIKAS, HUACHIN et GOLCOP, ainsi que via des contrats de partage avec EPSILON et MCC.
Facteurs expliquant les écarts par rapport au programme
Le rapport attribue les écarts entre la production prévue et la production réalisée à plusieurs facteurs cumulés :
• faible disponibilité des moyens de production (extraction, concentration, métallurgie) ;
• irrégularité des paiements aux entreprises sous traitantes ;
• ruptures de stock d’explosifs ;
• insuffisance de la flotte d’engins miniers propres à la Gécamines ;
• faibles réserves exploitables (stocks sur remblais et gisements connus) ;
• dégradation avancée des usines (arrêts de maintenance répétés, pannes récurrentes) et rendement de récupération inférieur à la moyenne.
Ces difficultés ont entraîné l’arrêt du concentrateur gravimétrique (HMS) en mars 2024 et la mise à l’arrêt des usines de Shituru le 1er juillet 2024.
La filiale STL et la valorisation des scories
La Société de Traitement du Terril de Lubumbashi (STL), filiale à 100 % de la Gécamines depuis 2018, qui exploite des scories polymétalliques (Cu, Co, Zn, Ge, …) via un four électrique et une usine hydrométallurgique, a été mise en production au dernier trimestre 2023. Elle a produit, selon le rapport, 115 tonnes de cuivre, 30 tonnes de cobalt et 1 067 tonnes de zinc.
Perspectives et enjeux
Si la hausse du cuivre en 2024 témoigne d’un redressement partiel de la production, la forte baisse du cobalt et les écarts avec les objectifs soulignent la fragilité de la chaîne de valeur : disponibilité des équipements, relations avec les sous traitants et rénovation des usines apparaissent comme des priorités pour consolider la production et atteindre les cibles fixées.
L’année 2024 montre que Gécamines est capable d’accroître sa production cuprifère, mais que la faiblesse des infrastructures et des approvisionnements risque de freiner durablement la valorisation des autres métaux, en particulier le cobalt.
Trésor Kasamba









