Le ministre d’État du Plan et de la Coordination de l’aide au développement, Guylain Nyembo Bwizya, a pris la parole jeudi 11 septembre 2025, à Lubumbashi, lors de l’avant dernier jour de l’atelier spécial de haut niveau organisé à l’espace Muswil. Sous le thème « Gouvernance et transparence de la dotation minimale de 0,3 % du chiffre d’affaires », sa déclaration a mis en lumière les obstacles persistants à la bonne gouvernance et proposé un plan d’action en sept axes pour faire fonctionner la dotation au bénéfice des communautés.
Un discours centré sur le développement communautaire et l’alignement stratégique
Au cours du premier panel, M. Nyembo a insisté sur la nécessité de penser le développement communautaire en cohérence avec les plans locaux et, surtout, avec le Plan national 2024 2028. Ces mécanismes, a t il rappelé, s’inscrivent dans une stratégie nationale qui privilégie l’éducation, la santé, les infrastructures et la création d’emplois.
Il a ajouté que l’ITIE RDC doit jouer un rôle central pour garantir la transparence, la redevabilité et la bonne gouvernance, notamment à travers la divulgation publique des informations et l’évaluation de leur impact sur la vie communautaire.
Les défis recensés
Le vice ministre a reconnu l’existence de plusieurs obstacles entravant l’efficacité du dispositif. Parmi les principaux points soulevés :
• Retard dans la mise en œuvre des cahiers des charges et des projets financés ;
• Chevauchements avec d’autres programmes (notamment le PDL 145 Territoires) ;
• Absence de critères objectifs pour fixer les montants alloués ;
• Inadéquation des fonds réellement perçus de la part des entreprises minières ;
• Manque de mécanismes de contrôle et de suivi indépendants.
Malgré ces faiblesses, M. Nyembo a exhorté les participants à transformer ces contraintes en opportunités d’amélioration.
Un plan d’engagement en sept axes
Pour répondre à ces défis, le vice ministre a proposé un plan structuré en sept axes prioritaires :
1. Renforcer la gouvernance pour restaurer la confiance entre toutes les parties prenantes ;
2. Assurer l’alignement stratégique des projets avec les plans nationaux et provinciaux ;
3. Impliquer pleinement les entités territoriales décentralisées (ETD) dans la planification locale ;
4. Garantir la transparence et la redevabilité pour chaque dollar investi ;
5. Mettre en place un suivi rigoureux et indépendant des projets ;
6. Renforcer les capacités humaines et institutionnelles des ETD ;
7. Promouvoir l’innovation et la formation professionnelle pour assurer la pérennité des actions.
Selon lui, la dotation de 0,3 % inscrite dans les cahiers des charges doit être considérée comme un contrat social liant les entreprises minières, l’État et les populations locales.
Vers une application concrète de la dotation sociale
M. Nyembo a insisté sur la nécessité d’opérationnaliser rapidement ces mesures afin que la dotation ne reste pas une promesse sur le papier. Il a appelé à une coopération étroite entre l’État, la Chambre des Mines, l’ITIE RDC, les entreprises et les communautés pour définir des critères clairs de calcul, assurer la disponibilité des fonds de démarrage et garantir la réalisation effective des projets.
« L’histoire ne retiendra pas seulement le volume des minerais extraits de notre sous sol, mais surtout notre capacité collective à transformer ces ressources en hôpitaux, écoles, routes et emplois », a t il conclu.
L’atelier de Lubumbashi met en exergue l’écart persistant entre la législation et sa mise en œuvre. Les propositions du vice ministre Guylain Nyembo ouvrent la voie à une feuille de route crédible ; reste à transformer ces orientations en mécanismes vérifiables et durables, afin que la dotation de 0,3 % devienne vraiment un levier de développement pour les communautés minières.
Yoland Malangu