Les femmes minières de la Républiques démocratique du Congo, en particulier celles de l’Association Women Mining DRC dans le Haut-Katanga, ont déposé leur mémorandum contre les atrocités de la guerre de l’Est de la RDC, auprès du président de l’Assemblée Provinciale, lors de la célébration de la reconnaissance des droits des femmes à l’esplanade du bâtiment du 30-juin. C’est ainsi que, ces femmes minières dénoncent l’instrumentalisation des enfants dans l’exploitation minière artisanale, qui s’intensifie sur toute l’étendue du territoire nationale.
« Nous disons non à l’instrumentalisation des enfants rdcongolais dans les mines, devenue un fonds de commerce pour des agences qui parlent plus des 40.000 enfants dans les mines, pour attirer des millions de dollars qui se déversent dans le pays, alourdissant ainsi la dette de la RDCongo sans concrétisation des objectifs pour lesquels cet argent est sorti », ont-elles fustigé.
Woman Mining DRC, une plate-forme féminine, est composée des femmes travaillant sur le territoire national et dans l’exploitation minière artisanale en RDCongo. On y trouve aussi des services étatiques de tous les compartiments miniers et de la société civile, qui militent pour une exploitation minière digne et responsable ainsi que toutes les femmes des communautés locales, directement impactées par les activités minières.
Ces femmes lancent un cri d’alarme pour le sang qui coule sur le sol de la République Démocratique du Congo, en particulier à l’Est. « Nous lançons ici un cri de cœur d’une mère meurtrie par le sang qui coule, sur le grand sol congolais depuis des décennies et qui s’intensifie à cause de ses immenses richesses minières », ont-elles dit. Elles ont poursuivi leur cri de détresse en disant « Nous dénonçons l’instrumentalisation de la guerre au profit des multinationales, pour piller les minerais, intensifier les pratiques frauduleuses et la corruption, pour exploiter nos richesses sans contrepartie. Nous condamnons la guerre à cause du sang qui coule en RDCongo et qui est devenue un fonds de commerce pour les multinationales, qui utilisent leurs organisations non gouvernementales internationales pour le maintien des financements, enfin d’encadrer et d’intensifier l’esclavage moderne, qui se développe au détriment des rdcongolais, à la quête de la survie, au nom de l’assainissement de la chaine d’approvisionnement ».
Ces femmes minières, très désolées, ont appelé les femmes, en général et au gouvernement rdcongolais à défendre la nation. « Femme rdcongolaise, lèves-toi comme une femme guerrière et pleure devant Dieu pour la délivrance de ton peuple qui est meurtri », ont-elles lancé. Et, d’ajouter : « Aux dirigeants rdcongolais de mettre fin à ce cycle de violence, ce cercle vicieux qui dure plus des décennies et auquel il faut trouver des solutions durables ».
Ces femmes, vêtues toutes en noir, et œuvrant dans différents secteurs, comme dans le domaine minier, où les femmes minières déplorent l’instrumentalisation du genre féminin dans des structures confondues, au profit des multinationales, ont célébré ce moment de tristesse et de compassion envers les génocides à l’Est, sous le thème, « Investir en faveur des Femmes, accroitre les ressources nécessaires en faveur des Femmes et des Filles dans la Paix, pour un Congo Paritaire ».
Dorcas Misenga