Au Sud-Est de la République Démocratique du Congo, la ville de Lubumbashi se distingue aujourd’hui par son potentiel économique et sa vitalité industrielle. Cependant, derrière cette effervescence, se cache un défi constant, celui de garantir un approvisionnement en énergie électrique fiable, efficient et durable, pour alimenter sa croissance continue.
C’est dans ce cadre, en termes de son potentiel richesse en ressources naturelles du sol et du sous-sol, un échange sur le plan Directeur de développement du réseau électrique dans la ville cuprifère, à été tenue dans la salle Bukavu du Pullman Karavia de Lubumbashi, ce mardi 05 novembre 2024. Les représentants d’entreprises, aussi bien publiques que privées, sont donc venus mettre ensemble le mode opératoire, incluant toute manœuvre à rendre le réseau électrique de Lubumbashi, un véritable pilier de son développement socio-économique.
Et, c’est dans ce contexte que le Plan directeur de développement du réseau électrique de Lubumbashi prend tout son sens, pour répondre aux besoins énergétiques croissants de sa population, en pleine expansion et soutenir le développement des industries locales en quête de compétitivité. Le plan directeur s’impose alors comme un outil stratégique, visant à structurer, moderniser et étendre le réseau électrique existant, pour assurer une distribution efficace et équitable de l’électricité.
Les échanges ont concouru sur les défis majeurs auxquels le plan directeur doit répondre sans toutefois omettre l’aspect à la fiabilisation de l’alimentation électrique, la réduction des pertes d’énergie, l’augmentation de la capacité de production ainsi que la diversification des sources d’énergie et l’intégration des énergies renouvelables. Les participants n’ont pas manqué d’évoquer la nécessité des investissements conséquents, des partenariats public-privé solides et une vision à long terme pour transformer le réseau électrique en un vecteur de développement durable et inclusif.
Un déficit énergétique
A Lubumbashi, tout comme ailleurs dans d’autres villes de la République, la population ne cesse de croître et l’urbanisation s’intensifie. Le plan Directeur du développement du réseau électrique devient un élément non négligeable, pour assurer un développement durable des villes en énergie électrique.
La manière dont les zones urbaines sont conçues, développées et gérées a un impact significatif sur l’environnement et les besoins des habitants sur la consommation, ainsi que sur la durabilité économique et sociale des communautés a maintenant besoin d’une restructuration.
« Il est nécessaire, pour la ville de Lubumbashi de produire au maximum 204 mégawatts de taux d’énergie électrique, pour desservir de nombreuses populations », a révélé le Directeur provincial de la Société Nationale d’électricité (SNEL), Monsieur Mutombo Jean-Marie. N’est-ce pas, à lui seul, le barrage hydroélectrique d’Inga, sur le fleuve Congo, qui souffre encore sous projet d’une puissance équivalente à vingt-quatre centrales nucléaires, va-t-il satisfaire des besoins énergétiques dans le pays entier et aussi dans le continent ?
Mais hélas, c’est encore un rêve depuis l’indépendance du pays. Cette problématique a été d’une part, le centre des questionnements pour les consommateurs et, d’autres part source des réponses pour les parties prenantes.
Le délestage systématique
Face à la croissance démographique des populations, la ville de Lubumbashi en particulier et la province du Haut-Katanga, en général, sont victimes des coupures intempestives du courant électrique, avec la demande accrue des besoins énergétiques. « Dans la province du Haut-Katanga, on a que deux centrales hydroélectriques dont celui de Koni et de Mwadingusha. le pacte de production hydroélectrique ne couvre pas, dans son état actuel, les besoins énergétiques de la province, suite à la demande croissante des populations et des industriels », a fait savoir le Directeur provincial de la SNEL, Monsieur Mutombo Jean-Marie.
Et, d’ajouter : « Et, ce déficit fait en sorte que la SNEL procède par un délestage systématique ». La cartographie pour les besoins énergétiques de la ville de Lubumbashi se montre d’une manière succincte, selon les données de la SNEL.
En effet, la commune Lubumbashi consomme 52 mégawatts, au lieu de 63 mégawatts, la commune Annexe, avec les périphéries de Lubumbashi, prend 10 mégawatts alors qu’elle doit prendre les besoins de 15 mégawatts, Kampemba, consomme 54 mégawatts alors que le besoin est de 64 mégawatts, Katuba consomme 20 mégawatts, en réalité elle a besoin des 27 mégawatts, Ruashi consomme 20 mégawatts, Kamalondo consomme actuellement 10 mégawatts et les besoins sont de l’ordre des 15 mégawatts, et, enfin, la commune Kenya consomme, actuellement 13 mégawatts pour un besoin des 17 mégawatts.
Par ailleurs, selon les données, la ville de Likasi consomme, actuellement, 18 mégawatts alors qu’elle a besoin des 30 mégawatts et Kasumbalesa 5 mégawatts alors qu’elle a besoin des 15 mégawatts, approvisionner aussi par le réseau électrique zambien. Pour les villes de Lubumbashi, Kasumbalesa et la cité de Kipushi, la puissance consignée pour les 16 clients haute-tension est des 207 mégawatts, alors que la moyenne consigné est de 190, soit un déficit de 67,2 mégawatts.
Pour la ville de Likasi, la puissance consignée est des 161 mégawatts, alors que la moyenne est des 131, avec un déficit des 30 mégawatts. Et, le déficit global, sur l’ensemble du réseau dans la région du Haut-Katanga, est évalué à 171,2 mégawatts.
« La pointe interne du réseau électrique, au Haut-Katanga, interconnecté est évalué à 1500 mégawatts », a confirmé Monsieur Jean-Marie Mutombo. Organisé par la division provinciale des ressources hydrauliques et électricité du Haut-Katanga, cette conférence a mis en lumière les besoins primordiaux que la province doit améliorer pour son développement, dans l’industrie énergétique.
Trésor Kasamba