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Lubumbashi : Le DG du CAMI et le militantisme pour la reconquête industrielle

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La souveraineté industrielle du secteur minier congolais, avec comme questionnement « Quelle stratégie de reconquête ? », est le sujet d’échange qui a concouru le débat entre le Directeur Général du Cadastre Minier (CAMI) et les étudiants de la faculté de polytechnique de l’UNILU, Ce vendredi 14 juin 2024, au sein de cette faculté, Popol Mabolia, Directeur Général du CAMI, a abordé la question de la reconquête de la souveraineté de ressources naturelles congolaises.

« Ce que j’appelle la reconquête de la souveraineté de notre secteur minier, renvoie à la capacité de nos sociétés à capitaux congolais de contrôler toute la chaine des valeurs de substance minérale », a fait savoir le Directeur Général du CAMI.  Il s’agit donc de renforcer et de développer le secteur industriel.
En effet, la chaine des valeurs dont on parle, commence par la recherche : « A l’époque, la Gécamines faisait la recherche, le traitement, elle le faisait ici et elle envoyait les produits en Belgique pour la transformation. Aujourd’hui l’idée est de faire tout ici chez nous », poursuit M. Mabolia. Et en quoi consiste cette reconquête industrielle ? Elle consiste en une collaboration étroite entre congolais, ainsi qu’une vision à long terme pour stimuler la compétitivité et la croissance économique.

Pour bien comprendre cette question de reconquête, selon le Directeur général du CAMI, il faut observer les statistiques des productions minières de la Gécamines depuis l’année 1960 à ce jour. En 1960 la production locale était de 300.675 tonnes de cuivre et 8.222 tonnes de cobalt, en 1988 cette production a augmenté jusqu’à 468.400 tonnes pour le cuivre et 10.000 tonnes pour le cobalt. Un peu plus loin vers l’année 2006, le constat est amer, la production du cuivre s’affichait à 22.440 tonnes, celle du cobalt à 738 tonnes.

Les statistiques de production de la Gécamines SA de 2019 et 2022, indiquent que la production de cuivre est passée de 21.166 à 4.500 tonnes, et le cobalt 77.964 à 18.000 tonnes. Et, on constate que la production actuelle de la Gécamines est trop faible.

Est-ce possible d’une reconquête avec la Gécamines ?

Popol Mabolia a, dans son speech, orienté la faisabilité de la reconquête industrielle par des conventions, au détriment de la Gécamines qui a à peu près 1 ou 2 milliards de dettes. Lesquelles conventions peuvent se réaliser en contrepartie des infrastructures dans le pays.

La reconquête industrielle implique la création de nouvelles entreprises à 100% à capitaux congolais : « il faut privilégier les congolais », dit-t-il. Il faut aussi impliquer l’investissement dans la recherche géologique.

En outre, le déficit énergétique regorge un manque à gagner, non seulement le déficit sur l’énergie mais le manque d’infrastructures routières et ferroviaire, aussi l’ingénierie financière.

Pour entamer cette reconquête industrielle, il est nécessaire de mettre en place des politiques publiques favorables à l’industrie, d’investir dans la recherche et le développement, de moderniser les infrastructures, de former la main-d’œuvre aux nouvelles technologies et de promouvoir l’innovation.

M. Mabolia, a, cependant, conclu que la reconquête industrielle est un défi complexe mais essentiel pour assurer la compétitivité et la vitalité du secteur industriel de la RDCongo.

Trésor Kasamba