Lubumbashi, 9 décembre 2025. Devant le Tribunal de travail (aff. RT 2506), d’anciens employés de M.C.K TRUCK SA assignent leur ancien employeur pour arriérés de salaires, solde de tout compte et licenciement abusif. L’affaire soulève la question de la continuité entre la société liquidée et l’entité aujourd’hui active.
Leurs demandes portent sur le paiement des salaires impayés, des décomptes finaux et d’une indemnité équivalente, selon eux, à 36 mois de salaire. Les requérants affirment avoir été empêchés d’accéder aux installations puis licenciés sans préavis ni versement des sommes dues. Ils ajoutent qu’un procès verbal de conciliation avait été amorcé mais que l’employeur ne s’y est pas présenté.
La défense réfute la recevabilité de l’action. Elle soutient que la M.C.K TRUCK SA active jusqu’en 2017 a été liquidée et que la société actuelle, MCK SARL (créée en décembre 2019), n’a aucun lien juridique avec l’entité liquidée. Selon elle, les demandeurs n’auraient jamais été employés par MCK SARL.
Les anciens salariés répliquent que l’entreprise « disparaît et réapparaît » sous d’autres dénominations et citent des paiements récents à certains ex salariés comme indice de continuité. Le ministère public a, pour sa part, préconisé la déclaration d’irrecevabilité au motif que la tentative préalable de conciliation devant l’Inspection du travail n’aurait pas été accomplie, étape obligatoire avant saisine du tribunal.
Le Tribunal a mis l’affaire en délibéré ; la décision devrait éclairer la portée de la liquidation d’une société face aux obligations salariales envers les travailleurs.
Au delà du conflit individuel, le dossier interroge la protection des salariés face aux restructurations et aux successions d’entités : la décision à venir pourra redessiner les contours de la continuité d’entreprise en droit du travail congolais.
Yoland Malangu









