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Mines : CDM suspendue trois mois, les salaires maintenus, la responsabilité environnementale exigée

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Deux jours après la rupture du bassin de la société Congo Dofang Mining (CDM), qui a déversé des eaux polluées dans les quartiers de Kasapa et Kamatete, le ministre des Mines, Louis Watum Kabamba, a ordonné la suspension des activités de l’entreprise pour trois mois. Le gouvernement impose la prise en charge des salaires et demande des réparations environnementales et sociales pendant l’enquête.

Le ministre des Mines, Louis Watum Kabamba, a annoncé la suspension, pour une durée de trois mois, des activités de la société Congo Dofang Mining (CDM), à la suite de la rupture du bassin de rétention qui a inondé plusieurs habitations des quartiers de Kasapa et Kamatete. La mesure intervient deux jours après l’incident, jugé par les riverains regrettablement récurrent.

Le ministère précise que cette suspension ne privera pas les travailleurs de leurs revenus : CDM est tenue d’assurer le paiement des salaires pendant toute la durée de l’arrêt des activités. Parallèlement, la société a été sommée de prendre en charge les dégâts environnementaux et de compenser les ménages et commerçants affectés par les eaux contaminées.

Mesures et enquêtes

Les autorités ont demandé l’ouverture d’enquêtes techniques et judiciaires pour déterminer les causes exactes de la rupture et identifier les responsabilités. Les organes de contrôle (ACE, DPEM) sont attendus sur le terrain pour conduire des expertises indépendantes. Le gouvernement a également annoncé qu’il suivra la mise en œuvre d’un plan de décontamination et d’indemnisation.

Réactions de la société civile

Plusieurs organisations non gouvernementales, dont CASMIA G, ont salué la suspension et encouragé le ministre à veiller à la rigueur et à l’impartialité des investigations. Elles demandent que les résultats des expertises soient publiés et que les communautés locales et les ONG soient associées au processus. « Tout acte de corruption ou de trafic d’influence doit être dénoncé et sévèrement puni », ont souligné les représentants de ces organisations.

Critiques locales et manquement à la RSE

Sur le terrain, la colère des riverains reste vive. Interrogée anonymement par Mines & Industries Magazine, une mère de famille assure que CDM multiplie les incidents similaires et ne respecte pas ses engagements de responsabilité sociale d’entreprise (RSE) : « On n’a vu ni écoles, ni centres de santé, ni forages ; quand il y a un problème, c’est toujours nous qui payons le prix », déplore t elle.

Conséquences attendues

Outre l’évaluation environnementale et sanitaire, les prochaines étapes annoncées par les autorités comprennent l’identification des victimes, la mise en œuvre d’un plan de dépollution, l’indemnisation des sinistrés et, le cas échéant, des poursuites contre les responsables si des négligences ou manquements sont constatés.

La suspension de CDM marque une réponse ferme des autorités provinciales et nationales face à un incident aux conséquences humaines et environnementales significatives. Mais la mesure n’est que le premier acte : la crédibilité de la réponse publique dépendra désormais de la transparence des enquêtes, de l’efficacité des opérations de dépollution et de l’indemnisation rapide des victimes. Sans contrôle indépendant et sanctions proportionnées en cas de faute, les riverains risquent de voir se répéter des drames qui mettent en danger leur santé et leurs moyens de subsistance.

Trésor Kasamba

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