Le Département (Ministère) américain de l’Energie vient d’ajouter, officiellement, le cuivre, ce métal précieux, sur la liste des minerais critiques. La criticité du cuivre a été évaluée au cours de cette année 2023, poussant ainsi le Département américain de l’Energie à se concentrer sur les matériaux – clés, qui font partie intégrante des technologies d’énergie propre, présentant un risque élevé de rupture d’approvisionnement. Ce texte est publié sur mines.cd.
La « Criticité » consiste en déséquilibre entre l’offre et la demande. Ce déséquilibre peut être réel ou anticipé. Et, cela concerne aussi bien les métaux que les métalloïdes. C’est la conséquence du fait que les technologies modernes dépendent de l’approvisionnement périodique des minerais dits « critiques ».
En effet, cette « Criticité » dépend non seulement de l’abondance géologique, mais aussi d’une foule d’autres facteurs, comme le potentiel de substitution, le degré de concentration géopolitique des gisements de minerais, l’état de la technologie minière, la législation, les initiatives géopolitiques, l’instabilité gouvernementale et les politiques économiques. Souvent la « criticité» est estimée selon trois axes, notamment le risque d’approvisionnement, les implications environnementales et la vulnérabilité à la restriction de l’approvisionnement.
La situation a commencé à changer avec la publication aux États-Unis du Rapport Paley, en 1952, qui suggérait que des limitations des ressources étaient en fait possibles. Dix ans plus tard, une guerre civile en République Démocratique du Congo a entrainé une diminution importante, quoique temporaire, de l’offre de cobalt, ce qui indique que les préoccupations du rapport Paley pourraient bien être fondées.
Des minéraux nécessaires à la fabrication des appareils spécialisés
Le cuivre figure ainsi, désormais, sur la liste finale des matériaux critiques du Département américain de l’Energie. « Alors que notre Nation poursuit la transition vers une économie d’énergie propre, il est de notre responsabilité d’anticiper les chaînes d’approvisionnement en matériaux critiques, nécessaires à la fabrication de nos technologies de production, de transmission, de stockage et d’utilisation finale d’énergies propres les plus prometteuses, y compris les panneaux solaires, les éoliennes, l’énergie électronique, l’éclairage et les véhicules électriques », indique un communiqué du Département des États – Unis d’Amérique sur l’Energie.
Les minéraux critiques sont un sous-ensemble des matières premières nécessaires à la fabrication de nombreux produits et appareils technologiques spécialisés. Les minéraux qu’un pays considère comme « critiques » dépendent de géologie, ainsi que de ses propres priorités nationales et économiques.
Le terme s’applique généralement aux minéraux qui ont des applications industrielles, technologiques et stratégiques particulières, pour lesquelles il existe peu de substituts viables. Ces minéraux sont exposés aussi à un risque d’approvisionnement plus élevé, en raison des considérations géopolitiques et de la demande du marché.
Les minéraux critiques jouent un rôle important dans notre vie quotidienne. Le marché des nouvelles technologies et les secteurs à forte croissance cherchent des fournisseurs des minéraux critiques produits de manière responsable et durable.
Les minéraux critiques sont utilisés dans une multitude d’industries et sont présents dans de nombreux produits dans les maisons et les bureaux. Les nouvelles technologies transforment la façon dont nous vivons et travaillons, et les minéraux critiques sont au premier plan de ces changements.
À travers le monde, les gouvernements mettent en œuvre des politiques qui accélèrent la production des technologies innovatrices, qui dépendent fortement des minéraux critiques comme ressources brutes, ainsi que des politiques concernant les véhicules électriques, l’énergie propre et les technologies de l’information et des communications. Et, selon mines.cd, le secrétaire Adjoint par intérim du Bureau de l’efficacité énergétique et des énergies renouvelables du Département américain de l’Energie, Alejandro Moreno, a déclaré que l’identification et l’attestation de la criticité des matériaux, maintenant, garantissent qu’un avenir énergétique propre est possible pour les décennies à venir.
« La Copper Développement Association (CDA) félicite le Département américain de l’Energie pour son analyse réfléchie et avant – gardiste, qui a abouti à l’inclusion du cuivre sur la liste des matériaux critiques », a déclaré, dans un communiqué séparé son président – directeur général, Andrew KIRETA.
Toujours dans ce même article, nos confrères font savoir que pour le président – directeur général du CDA, le cuivre est un contributeur majeur à la sécurité économique et nationale des Etats – Unis d’Amérique, surtout avec des prévisions de demande de cuivre, qui doubleront d’ici les douze prochaines années. « La Nation serait sans défense sans l’électricité et le rôle vital du cuivre se justifie dans sa production, sa transmission et sa distribution » a ajouté le président – directeur général du CDA, Andrew KIRETA, tout en expliquant que l’inclusion du cuivre sur la liste des matériaux critiques reflète la réalité selon laquelle sa demande nécessitera une augmentation de la production.
D’apres les analyses faites par l’AIE (agence internationale de l’Energie), des travaux sur les minerais critiques sont approfondis pour la transition vers des énergies propres, mettant ainsi en évidence le rôle central que jouent ces matières premières, pour assurer la sécurité énergétique et atteindre les objectifs climatiques à l’échelle mondiale. L’an dernier, l’AIE a procédé à la publication d’un rapport spécial qui examinait les liens complexes entre les technologies énergétiques propres et les minerais.
A ce jour, il s’agit de l’étude mondiale la plus complète menée sur le sujet. « La demande des minerais critiques, destinés aux technologies énergétiques propres, pourrait plus que quadrupler d’ici à 2040 », constate l’AIE.
Sur ce, il faut créer un filet de sécurité et de faire en sorte que les minerais critiques permettent aux pays du monde entier d’accélérer leur transmission vers des énergies propres, à la fois sures et abordables, mais aussi d’offrir davantage de prospérité aux pays qui produisent des minerais critiques, de manière durable et viable, pour l’environnement. Un nouvel axe de travail est spécifiquement consacré aux minerais critiques, dont l’aluminium, le cobalt, le dysprosium, l’acier électrique, le fluor, le gallium, l’iridium, le lithium, le magnésium, le graphite naturel, le néodyme, le nickel, le platine, le praséodyme, le terbium, le silicium et le carbure de silicium.
Pour rappel, juste avant le Département américain de l’Energie, le cuivre était déjà inclus sur les listes officielles des minerais critiques de l’Union européenne, du Japon et de l’Inde.
Dorcas Misenga