Un mois après le lancement du nouveau permis de conduire biométrique à Lubumbashi, la Division provinciale des Transports affirme une progression des enregistrements, mais des usagers dénoncent lenteurs et dysfonctionnements. Entre promesses de sécurité routière et file d’attente chronophage, le bilan reste mitigé.
Un lancement jugé prometteur… selon l’administration
Lubumbashi, ce jeudi 25 septembre 2025, la rédaction de Mines Industries Magazine s’est rendue à la Division provinciale des Transports du Haut Katanga pour faire le point sur l’enregistrement des conducteurs en vue d’obtenir le nouveau permis biométrique. À la tête du service, Jean Paul Mulenda Ntambo a répondu aux questions de notre rédaction.
« Cela fait un peu plus d’un mois que le permis biométrique, modernisé et sécurisé, a été lancé à Lubumbashi », rappelle M. Mulenda. Selon lui, le flux de demandes est en constante augmentation, ce qu’il considère comme un signe positif : « Nous ne pouvons pas encore établir d’évaluation définitive car le nombre de personnes qui souhaitent se procurer le permis augmente chaque jour. » Il invite donc les conducteurs qui ne l’ont pas encore fait à effectuer leur enregistrement le plus tôt possible. « Ce document garantit la sécurité du conducteur. Il est impossible de circuler sereinement sans ce permis : les agents de l’ordre procéderont au contrôle et arrêteront toute personne au volant sans pièce valide », a t il averti.
Interrogé sur une date limite de délivrance, le chef de division a précisé que « la date n’est pas encore fixée ; le service reste opérationnel chaque jour ».
…mais des usagers dénoncent des files d’attente et des retards
Sur place, plusieurs chauffeurs ont exprimé leur frustration face à l’organisation. Samy, un conducteur présent lors de notre visite, reproche une lenteur dans le traitement des dossiers : « J’étais là depuis 8 h hier. Nous avions établi une liste, mais des personnes arrivées après nous ont été prises avant. Résultat : je n’ai pas pu accomplir toutes les étapes ; je suis parti à 17 h. Je suis de retour aujourd’hui pour terminer le formulaire », s’est il indigné.
Un autre usager, qui a souhaité rester anonyme, a renchéri : « La Division des Transports doit mieux s’organiser pour servir les clients. J’ai perdu toute ma journée hier : j’ai passé beaucoup de temps ici sans succès. Pendant ce temps, certains ont simplement passé un coup de fil et ont été servis. » Ces témoignages mettent en lumière un sentiment d’impartialité et de manque d’efficience dans la gestion des files d’attente.
Appel à une organisation plus rigoureuse
Plusieurs observateurs estiment que la Division devrait mettre en place des mesures simples pour fluidifier le processus : numérotation des arrivants, gestion stricte des rendez vous, renforcement des effectifs aux guichets pendant les pics, et communication claire sur les pièces à fournir avant l’arrivée. De telles mesures permettraient d’accélérer les enregistrements sans compromettre la qualité des contrôles biométriques.
À Lubumbashi, le permis biométrique suscite un double impératif : renforcer la sécurité routière et offrir un service public efficace. Si l’afflux de candidats témoigne d’un intérêt réel pour la modernisation, la réussite de l’opération dépendra désormais de la capacité des autorités à améliorer l’organisation et la transparence du dispositif, faute de quoi la promesse de sécurité risquerait d’être entachée par la frustration des usagers.
Yoland Malangu
