Du 18 au 19 septembre 2025, l’Université Nouveaux Horizons de Lubumbashi a accueilli une table ronde organisée par la FEC/Haut Katanga autour de la communication et du marketing. Experts, enseignants et professionnels y ont insisté sur une idée centrale : sans une formation pratique renforcée, les diplômes risquent de rester théoriques et peu adaptés aux besoins du marché du travail.
Déroulé de la table ronde
Le premier jour, le 18 septembre 2025, un panel a réuni plusieurs intervenants pour débattre de la formation et des compétences des étudiants. Parmi eux figuraient Jean Jacques Kalonji, éditeur de Mines & Industries Magazine, et le professeur Jacky Mpungu Mulenda.
Lors de ce panel, les orateurs ont souligné la nécessité pour les étudiants et jeunes diplômés de compléter leur formation théorique par des modules pratiques, des ateliers et des stages professionnalisants.
Points forts des interventions
Constat de terrain (Jean Jacques Kalonji) :
« Sur le terrain, leurs compétences ne reflètent pas toujours leur niveau académique », a-t il déclaré. Il a encouragé les étudiants à suivre des formations pratiques pour acquérir des savoir faire immédiatement mobilisables. Kalonji a partagé son expérience : « À Mines & Industries Magazine, j’ai formé plusieurs diplômés pour améliorer leur plume et leur rendement rédactionnel. Malheureusement, après ces sessions, certains sont partis sans mettre leurs acquis au service du magazine, ce qui me décourage à organiser de nouvelles formations. »
Déficit d’équipements et responsabilité institutionnelle (prof. Jacky Mpungu Mulenda) :
Le professeur Mpungu Mulenda a attribué une part importante du problème à l’insuffisance du matériel pédagogique : « Sans infrastructures de qualité et outils adaptés, il est difficile de relier la théorie à la pratique. » Il a appelé l’État congolais et les autorités universitaires à investir dans l’équipement des établissements afin de rendre la formation réellement professionnalisante.
La table ronde a mis en lumière deux leviers complémentaires pour améliorer l’employabilité des jeunes diplômés :
• l’effort individuel des étudiants (engagement dans des formations pratiques, stages, apprentissages sur le terrain) ;
• l’action collective des institutions et des pouvoirs publics (investissements en matériels, partenariats public privé, dispositifs de stage et d’accompagnement).
Sans ces deux composantes, un diplôme peut rester une simple carte administrative plutôt qu’une garantie de compétence opérationnelle.
Pour que l’université forme des professionnels prêts à effacer l’écart entre savoir et faire, il faut à la fois des outils, des terrains d’exercice et la volonté des jeunes d’aller au delà du programme. Renforcer l’articulation théorie, pratique n’est donc pas un luxe : c’est une urgence pour faire des diplômes congolais de véritables passeports pour l’emploi.
Yoland Malangu
