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Atelier-Métiers de la musique : renforcer les compétences des artistes à Lubumbashi

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En marge du colloque sur la rumba congolaise, le Bureau Wallonie Bruxelles, en collaboration avec EUNIC RD, a organisé jeudi 6 novembre 2025 un atelier de renforcement des capacités réservé aux musiciens, comédiens, slameurs et autres créateurs culturels. Objectif : outiller les participants en gestion, marketing culturel, droits d’auteur et usages numériques pour professionnaliser leurs activités.

L’atelier, animé par Nicole Letuppe, s’est centré sur « les métiers de la musique et leur environnement entrepreneurial ». La formatrice a insisté sur un point clé : l’artiste n’est pas seulement créateur, il est aussi entrepreneur. À ce titre, il doit maîtriser les dimensions juridiques et économiques de sa pratique.

Gestion des droits et formalisation des œuvres

La session a consacré une large place à la gestion des droits d’auteur et des droits voisins. Nicole Letuppe a rappelé l’importance d’enregistrer ses créations auprès des instances de gestion collective compétentes, démarche nécessaire pour prétendre à une rémunération sur les plates-formes numériques et pour formaliser la protection des œuvres. « Il faut toujours enregistrer son œuvre », a t elle répété, soulignant que seuls les titres commercialisés et déclarés peuvent faire l’objet de revendications efficaces.

Numérique et communication

Sur la question des outils numériques, la formatrice a encouragé un usage réfléchi des plates-formes : stockage sécurisé des fichiers, diffusion maîtrisée, promotion ciblée et collecte de revenus. Le numérique, a t elle expliqué, est un levier de visibilité et de sauvegarde des données, mais il exige des stratégies de monétisation et de protection adaptées.

Ateliers pratiques et retours d’expérience

Les participants ont travaillé en sous groupes sur quatre cas pratiques : préparation d’une tournée nationale, préparation d’une tournée internationale, enregistrement d’un album et stratégie de sortie d’album. Ces exercices de terrain ont permis d’identifier des lacunes opérationnelles, planification, budget, communication, contractualisation, et de dégager des plans d’action concrets.

L’artiste M’joe Zika a salué l’atelier : « C’est toujours important d’apprendre et de rester éternel apprenti. La thématique était parfaitement adaptée à nos carrières et j’ai pris ma part. » Pour le professeur Fabien Kabeya, la formation a apporté des connaissances techniques indispensables : « Ces outils permettent aux artistes et aux opérateurs culturels de mieux rentabiliser leurs activités. »

Un volet de professionnalisation durable

Selon les organisateurs, représentés par Annie Kabeya, l’atelier s’inscrit dans un programme plus vaste de professionnalisation du secteur culturel en RDC. Elle a exhorté les participants à mettre en pratique les compétences acquises et à multiplier les initiatives collectives : « N’hésitez pas à vous améliorer dans chaque réalisation : cela fait votre fierté, et la nôtre. »

Ce type d’atelier confirme qu’il n’y a pas de créativité durable sans professionnalisation : apprendre à protéger une œuvre, à la diffuser et à la monétiser est aujourd’hui aussi essentiel que la maîtrise artistique elle même. Reste à transformer ces acquis en projets concrets et en revenus pérennes pour que la culture devienne, pour les artistes congolais, une véritable source d’émancipation économique.

Trésor Kasamba

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