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Culture : Les rideaux sont tombés sur le colloque consacré à la rumba congolaise

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« La rumba, c’est bien plus qu’un genre musical : c’est un héritage vivant. » Par ces mots, le ministre provincial en charge de la Culture, Georges Kadinga Mulundule, a clôturé mercredi 5 novembre 2025 le colloque de deux jours organisé par le Bureau Wallonie Bruxelles à Lubumbashi. Entre bilan, recommandations et festivités, les participants ont cherché à concilier sauvegarde patrimoniale et intégration du numérique.

Après deux journées d’échanges consacrées à la mémoire, à la transmission et à l’innovation de la rumba congolaise, inscrite depuis 2021 au patrimoine culturel immatériel de l’humanité, la cérémonie de clôture a permis de synthétiser les propositions et d’appeler à des actions concrètes. Le ministre Georges Kadinga Mulundule a salué l’engagement des intervenants et des participants, tout en rappelant l’urgence de renforcer les institutions chargées de la protection des créateurs.

Le ministre a notamment pointé les difficultés financières qui minent la SOCODA, instance étatique chargée de la gestion des droits d’auteur et voisins. Faute de moyens, celle ci peine, selon lui, à protéger efficacement les œuvres dans un contexte numérique en pleine mutation. Pour remédier à ces faiblesses, il a insisté sur la nécessité d’un renforcement institutionnel et sur la mobilisation de ressources pérennes.

Interrogatif sur l’avenir numérique de la rumba, M. Kadinga Mulundule a posé la question centrale qui a parcouru le colloque : « Comment préserver sans figer et innover sans trahir ? » Il a reconnu que le numérique offre des opportunités de diffusion et de renaissance pour la rumba, mais a mis en garde contre les risques d’effacement des racines culturelles : « Il nous appartient de veiller à ce que cette modernité ne rompe jamais le fil de la mémoire, et à ce que la technologie serve la culture plutôt que de l’effacer. »

Recommandations

La lecture des recommandations, assurée par le professeur Fabien Kabeya (Université de Lubumbashi), a structuré les pistes d’action proposées par les participants. Parmi les principaux points retenus :

• Créer un observatoire numérique de la rumba pour centraliser archives, données et initiatives ;

• Former les artistes aux outils numériques : production, diffusion et protection juridique des œuvres ;

• Intégrer la rumba dans les programmes scolaires comme objet d’étude et de pratique ;

• Soutenir spécifiquement les femmes et les jeunes artistes dans leurs démarches créatives et entrepreneuriales ;

• Renforcer la SOCODA par la digitalisation de ses procédures et un financement stable pour assurer la gestion transparente des droits.

La cérémonie s’est achevée sur une note de prise des photos de famille, rappelant que, malgré les enjeux institutionnels et techniques, la rumba demeure avant tout une musique qui unit et fait vibrer les générations.

Le colloque a posé des jalons utiles, diagnostics partagés, recommandations précises et volonté d’agir, mais la vraie mesure du succès se verra dans la mise en œuvre. Numérisation des archives, formation continue, réformes institutionnelles et financements concrets seront nécessaires pour que la rumba congolaise reste, demain, à la fois fidèle à ses racines et pleinement présente sur les scènes numériques mondiales. Le défi est lancé : transformer les paroles en projets et garantir à ce patrimoine vivant les moyens de sa pérennité.

Trésor Kasamba

 

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