Récemment, un décret portant statut de l’artiste et du professionnel de la culture a été signé par la Première Ministre, Judith Suminwa, en présence de la Ministre de la Culture, Arts et Patrimoine, Madame Yolande Elebe Ma Ndembo. Cette initiative représente une avancée significative pour le secteur artistique en République Démocratique du Congo. Elle vise à officialiser et à reconnaître les métiers liés aux arts et à la culture comme des professions à part entière.
Dans le cadre de cette initiative, Mines Industries Magazine a consulté, ce jeudi 26 juin 2025, plusieurs artistes de Lubumbashi afin de recueillir leurs impressions.
Monsieur Sando Marteau, du groupe théâtral Mufwakonlo, a exprimé son enthousiasme : « Pour moi, l’initiative est bonne, bien qu’un peu en retard. J’applaudis ! » Il a ajouté que le décret favorisera la professionnalisation du secteur artistique à Lubumbashi et a encouragé ses pairs à se conformer aux lois en la matière. Selon lui, « l’impact se fera sentir tout en étant conscients et désireux de travailler de manière professionnelle ».
A la question de savoir si le décret clarifiait suffisamment les conditions d’exercice de son métier, il a souligné l’importance d’avoir une politique culturelle en RDC. « Comme vous le savez, l’OMC (Organisation Mondiale de la Culture) reconnaît la culture et les œuvres des artistes comme des produits consommables mais spécifiques. Il nous faut aussi une politique culturelle en RDC. Avec cette initiative, c’est un pas en avant. Si l’État fait sa part et que les artistes font la leur, nous arriverons à bon port », déclarait-il.
Pour sa part, Jordyctionnaire, slameur de la ville cuprifère, a accueilli cette initiative avec optimisme : « J’apprécie l’initiative, elle marque enfin une volonté politique de considérer les artistes et professionnels de la culture comme des acteurs essentiels du développement national ». Il a également souligné que le décret pourrait favoriser la professionnalisation, à condition que son application soit effective et accompagnée de mesures concrètes sur le terrain, comme la sensibilisation des artistes et la création de structures d’encadrement. Selon lui, « ce décret peut impulser une dynamique nouvelle si les autorités locales s’en saisissent réellement. »
Concernant la clarification des conditions d’exercice ee la profession, il a mentionné que « le décret constitue une base importante, mais certains aspects méritent encore d’être précisés, notamment en ce qui concerne les droits sociaux et les modalités d’affiliation au régime spécial. Une vulgarisation claire et accessible auprès des artistes est aussi indispensable. »
Antony Mutshipule, quant à lui, a exprimé son point de vue avec enthousiasme : « C’est une très bonne nouvelle et un pas en avant après de longues luttes de nos aînés. L’artiste est un créateur d’emplois, et nous devons avoir de la discipline tout en reconnaissant notre vraie valeur ». Il a également noté que le décret va sécuriser les droits des artistes, en clarifiant leur statut et en leur garantissant une meilleure protection de leurs créations et des droits d’auteur.
Il a conclu en insistant sur l’importance de la médiation et de la coopération entre les artistes et les instances financières, ainsi que sur la nécessité d’intégrer des éléments de sécurité sociale pour garantir le bien-être des artistes sur tous les plans : sanitaire, économique, social et juridique.
Somme toutes, ce décret constitue une lueur d’espoir pour la communauté artistique et professionnel culturel en RDC. Il ouvre la voie à des réformes bénéfiques et à une meilleure reconnaissance du travail des artistes et des professionnels de la culture.
Yoland Malangu
