Le Bureau Wallonie Bruxelles de Lubumbashi organise, les 4 et 5 novembre 2025, un colloque scientifique dédié à la rumba congolaise à l’heure du numérique. Objectif : réfléchir aux enjeux de préservation du patrimoine et aux opportunités offertes par les technologies pour renforcer la diffusion et la durabilité de ce patrimoine culturel.
Lors d’un point de presse tenu le lundi 3 novembre 2025, Mme Annie Kabeya, cheffe du Bureau Wallonie Bruxelles à Lubumbashi, a confirmé la tenue de ce colloque consacré à la rumba congolaise, qui se déroulera au sein des locaux du Bureau sur l’avenue Sandoa, du mardi 4 au mercredi 5 novembre 2025. Elle a invité le public et particulièrement les passionnés de rumba à participer activement à cette rencontre.
Au centre des débats : « La rumba congolaise et les défis du numérique : entre préservation du patrimoine et innovations créatives. » Les organisateurs entendent ainsi explorer les retombées de l’inscription de la rumba au patrimoine culturel immatériel, les perspectives ouvertes par le numérique et les nouvelles formes de production, de diffusion et de valorisation.
Les objectifs du colloque sont formulés avec précision : réfléchir aux conséquences de la reconnaissance patrimoniale, analyser la place de la rumba à l’ère du numérique et identifier les opportunités offertes par le streaming, l’intelligence artificielle, les réseaux sociaux, les NFT et le traitement massif des données. Autant d’outils que les organisateurs souhaitent mettre au service d’une meilleure visibilité et d’une transmission aux jeunes générations, y compris hors du continent africain.
Dans sa présentation, Mme Kabeya a rappelé l’importance historique de la reconnaissance internationale de la rumba et souligné la nécessité d’évaluer l’état actuel de sa valorisation. « Après le combat mené ensemble pour l’inscription de la rumba comme patrimoine, il est de notre devoir d’examiner où nous en sommes et, le cas échéant, de redresser la barre pour mieux envisager l’avenir », a t elle déclaré.
Le colloque se veut également pratique : des ateliers thématiques visent à outiller les artistes et acteurs culturels. Au programme figurent des sessions sur la gestion des droits et des revenus numériques, la monétisation via les plates-formes de streaming, la protection du répertoire et les modèles économiques adaptés à l’écosystème numérique. L’ambition est claire : donner aux professionnels les compétences nécessaires pour tirer parti des nouvelles technologies sans perdre leur identité artistique.
Face aux craintes d’une dilution identitaire, artistes et intervenants rejettent le fatalisme. « Ce n’est pas une perte d’identité, mais un moyen de diffusion à plus grande échelle », répondent plusieurs participants. Le numérique est présenté comme une opportunité pour renouveler les formes d’écoute et toucher de nouveaux publics, tout en renforçant la sauvegarde et la transmission du répertoire traditionnel.
Au delà des enjeux artistiques, les débats aborderont les questions réglementaires et institutionnelles : droits d’auteur, traçabilité des revenus, formation des managers et nécessité d’un accompagnement technique pour les porteurs de projets. Les organisateurs insistent sur l’importance d’une approche concertée réunissant artistes, producteurs, institutions culturelles et partenaires internationaux.
À Lubumbashi, ce colloque marque une étape importante dans la réflexion sur l’avenir de la rumba congolaise. En conjuguant patrimoine et technologies, il propose une feuille de route pour que cette musique, riche d’histoire, reste vivante et pertinente. Reste désormais à transformer les débats en actions concrètes formations, politiques publiques et investissements capables d’assurer la pérennité et la rayonnement international de la rumba.
Trésor Kasamba
